(Article) Histoire du syndicalisme agricole en Beaujolais

Publié le par Stéphane Guillard

En 1867, la Société des Agriculteurs de France est créée. Cette initiative est accueillie avec enthousiasme par une majorité de grands propriétaires terriens qui avaient été les animateurs privilégiés des comices agricoles pendant plusieurs décennies.

Le second congrès de l'association se tient à Lyon, marquant l'importance agricole de la région. Quelques années plus tard, le phylloxéra fait son apparition dans le département du Rhône, déclenchant une première vague de créations de syndicats de lutte contre le phylloxéra. L'histoire du syndicalisme agricole était née dans le Rhône, et dans le Beaujolais en particulier.

Les origines

A la fin du XIXème siècle, les paysans du Beaujolais ont réussi à s'émanciper quelque peu mais les contrats de métayage, la propriété foncière et l'organisation générale de l'agriculture locale favorisent encore les notables et grands possesseurs terriens. Les récentes crises qui ont secoué le monde agricole ont permis d'améliorer les situations de quelques-uns mais sans que cela ne bouleverse les équilibres anciens. De toutes ces secousses, le monde rural apprend à se relever mais aussi à se renouveler. Un nouvel état d'esprit, en germes depuis un certain temps tout de même, est en train de naître. Les paysans, petits propriétaires, cultivateurs, travailleurs journaliers, métayers, fermiers et autres salariés du sol comprennent qu'ils appartiennent à des classes de la société relativement proches. Le mouvement demeure sensiblement le même chez les grands propriétaires fonciers et notables ruraux.

Le 21 mars 1884 une loi sur les syndicats professionnels est votée par le Parlement. Cette loi, appelée Waldeck-Rousseau, du nom du ministre de l'Intérieur qui la fit voter, autorise la mise en place de syndicats en France et définit leurs domaines de compétences. Elle devient l'instrument privilégié pour la création et le développement des syndicats agricoles. Après quelques tentatives régionales dès 1886 en Isère et dans la Drôme, le département du Rhône se lance aussi dans l'aventure.

Emile Duport, l'instigateur du syndicalisme agricole

En 1887, Emile Duport, propriétaire du domaine de Briante dans la commune de Saint-Lager, fonde le syndicat agricole du canton de Belleville-sur-Saône, premier du genre dans le département du Rhône. Après avoir renoncé à une carrière commerciale en 1881, Emile Duport fut l'un des premiers apôtres de la greffe comme moyen de lutte contre le phylloxéra, à l'instar de son collègue et ami Victor Pulliat. Il devient presque simultanément un ardent défenseur du regroupement syndical dans le Beaujolais, convaincu qu'il doit permettre à l'agriculture locale de se développer.

Peu de temps après, Emile Duport est à l'origine d'un regroupement d'envergure. Les syndicats agricoles de Belleville, Villefranche, Beaujeu et du Bois-d'Oingt se regroupent pour former l'Union Beaujolaise des Syndicats Agricoles. A peine un an plus tard, le 31 mai 1888, c'est également lui qui crée, avec la participation d'Antonin Guinand, fondateur du syndicat agricole de Saint-Genis-Laval, et de Gabriel de Saint-Victor, président du Comice agricole de Tarare, l'Union du Sud-Est.

Les succès rapides du syndicalisme agricole dans le Rhône

Le syndicat de Belleville et l'Union Beaujolaise des Syndicats Agricoles deviennent rapidement très importants. Emile Duport y expérimente ses conceptions propres du syndicalisme agricole avant de les tester à plus grande échelle, au sein de l'Union du Sud-Est. Issu de la bourgeoisie industrielle et grand propriétaire terrien, Emile Duport possède des vues relativement conservatrices. Malgré tout, le but premier étant l'efficacité économique de l'agriculture, des actions innovantes sont entreprises afin de pallier aux manques de l'agriculture locale et d'assurer une évolution vers la modernité. Le syndicat de Belleville est particulièrement actif au cours de la crise phylloxérique et de la reconstitution des vignobles. Il aide les viticulteurs pour toutes sortes de travaux et de diverses manières en prêtant du matériel de culture, en fournissant les produits chimiques nécessaires aux traitements des vignes et le matériel de pulvérisation qui va avec, en sélectionnant et en accordant les boutures américaines nécessaires à la reconstitution du vignoble beaujolais, en créant des pépinières syndicales où ces mêmes plants sont créés et développés ou bien encore en proposant des démonstrations, des cours et des conférences sur le greffage. L'efficacité de l'action syndicale produit ses effets et en 1889, le syndicat agricole du canton de Belleville-sur-Saône compte déjà 782 adhérents propriétaires sur 13 communes, dont 373 sont rentiers. En plus, il faut ajouter 1 475 cultivateurs indépendants et 934 métayers et ouvriers agricoles.

Les premiers à se syndiquer sont les grands propriétaires et les rentiers. Une fois les premiers succès obtenus, une nouvelle vague d'adhérents intègrent les syndicats de l'Union Beaujolaise : les vignerons et ouvriers agricoles des grands propriétaires fonciers ainsi que les petits paysans. La notoriété et l'efficacité des syndicats est telle qu'en 1905, dans le département du Rhône, on dénombre 18 356 adhérents, soit un des 10 taux le plus élevés de France1.

1 SCEAU Richard, Lyon et ses campagnes : héritages historiques et mutations contemporaines, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1996.

Pierre Waldeck-Rousseau, ministre de l'Intérieur instigateur de la loi sur les syndicats professionnels.

Pierre Waldeck-Rousseau, ministre de l'Intérieur instigateur de la loi sur les syndicats professionnels.

Le rôle du syndicalisme agricole

Certains peuvent aujourd'hui légitimement se demander à quoi servaient les syndicats agricoles. Si un embryon de réponse a été donné précédemment pour les syndicats viticoles, il faut comprendre que le rôle des syndicats agricoles était majeur et très étendu.

Premièrement, ils donnaient l'occasion à la paysannerie de se sentir représentée, même si les débuts du syndicalisme avaient mis à la tête des syndicats des personnalités éloignées du quotidien des « paysans moyens ». Outil psychologique et social, le syndicat agricole sert de levier pour toute une frange de la paysannerie beaujolaise encore peu disposée à se tourner radicalement vers l'agriculture technique et moderne.

Ensuite, le syndicalisme dans le Beaujolais, et dans l'ensemble de la région Sud-Est avec ce puissant syndicat qu'est l'Union du Sud-Est, sert à obtenir des prix avantageux pour l'approvisionnement de tous les produits nécessaires à l'agriculture. En se regroupant massivement dans des syndicats, les agriculteurs parviennent à faire réduire les prix et donc à augmenter les plus-values de leurs produits. En 1888, un office de courtage est créé pour effectuer des commandes en quantité avant qu'il soit remplacé « en 1892 par une coopérative d'approvisionnement qui regroupe 66 628 adhérents en 1912 pour un chiffre d'affaires d'environ 3 500 000 francs »1.

De plus, le syndicalisme agricole dans le Rhône cherche à organiser et à faciliter les circuits de vente directe des produits agricoles. Depuis de longues années, la paysannerie éprouve de grandes difficultés à trouver des acheteurs directement et à écouler ses produits à des prix respectables, victimes de trop nombreux intermédiaires, tels que les commissionnaires, et autres négociants. On tente d'organiser, par exemple, un marché des vins à Villefranche-sur-Saône mais cela n'est guère concluant.

Enfin, le syndicalisme rhodanien et beaujolais cherche à proposer aux paysans locaux des possibilités de crédit. Les disponibilités en argent font cruellement défaut dans les campagnes beaujolaises au XIXème siècle. Pour y remédier, il convient d'offrir des possibilités de crédit aux agriculteurs afin qu'ils puissent acquérir du matériel, des machines, des engrais ou des plants greffés nécessaires à la reconstitution du vignoble beaujolais. Malheureusement, depuis l'enquête agricole de 1866, ce crédit agricole fait cruellement défaut. Emile Duport crée donc en 1894, à Belleville, la première caisse locale de crédit mutuel. Les agriculteurs sont méfiants et sceptiques. Ils préfèrent emprunter à des parents, des proches ou des particuliers qu'ils connaissent comme le notaire, plutôt qu'à un groupement d'administrateurs. Les succès des mutuelles d'assurance contre l'incendie, la mortalité du bétail ou la grêle sont en revanche plus rapides.

Le syndicalisme agricole en Beaujolais et ses victoires

Avec l'essor du syndicalisme agricole dans le Rhône, et du fait de son implantation pionnière dans le Beaujolais, les viticulteurs et cultivateurs en tous genres de la région sont, à l'aube du XXème siècle, parés pour l'entrée dans une ère de modernité. Si tous les aléas et toutes les difficultés ne sont pas définitivement supprimés avec l'adhésion syndicale, ils jouissent de nouveaux avantages. Certaines catastrophes chroniques peuvent être atténuées grâce aux caisses de secours mutuelles créées par les syndicats. De plus, les groupements ont renforcé les positions des agriculteurs et ils peuvent parler d'une même et unique voix pour défendre leurs intérêts communs.

Dès l'entre-deux-guerres, le syndicalisme agricole fait émerger, d'une certaine manière, des formes nouvelles de regroupements agricoles dans le Beaujolais. Les premières caves coopératives se créent pour défendre les intérêts propres des viticulteurs. Ce n'est que la première vague de toute une série de créations coopératives viticoles qui aboutissent, après 1945, à l'émergence de l'Union Viticole du Beaujolais puis des caveaux de dégustation communaux. Tout semble donc témoigner que le Beaujolais est une terre historique du syndicalisme et du coopérativisme agricole.

Le temps des difficultés

Avec le début de la guerre en 1939-1940, le quotidien du monde rural et agricole est bouleversé. Les hommes partent au conflit, des réquisitions s'opèrent et les premières attaques allemandes détruisent champs, bâtiments, matériels et villages. Ce n'est rien comparé à la suite. Si l'Allemagne met rapidement à genoux la France, elle la contraint également à subir une occupation humiliante de son territoire, prélevant de lourds tributs, notamment agricoles.

Le 2 décembre 1940, le maréchal Pétain et son gouvernement installé à Vichy institutionnalisent la Corporation Paysanne qui met fin à l'Union du Sud-Est des Syndicats Agricoles. Le principe même de la Corporation Paysanne est de servir de point d'appui à la « Révolution Nationale » du gouvernement pétainiste dont une des caractéristiques principales demeure « le retour à la terre » et « la primauté de la paysannerie ». Cette vision réactionnaire et très influencée par les thèses agrariennes du XIXème siècle, met en place un système où l'ensemble des organisations agricoles sont réunies en une seule et même structure : syndicats, organisations patronales, sociétés de crédit et d'assurance... La Corporation Paysanne est directement sous le contrôle de l'Etat et, au fur et à mesure que ce contrôle s'intensifie, elle remet en place une société rurale et un monde agricole sous la domination des anciennes élites. L'organisation syndicaliste agricole si longue à se structurer vient d'être mise entre parenthèses. Des syndics communaux et cantonaux maintiennent dans les faits une certaine cohésion. Ils continuent à protéger les intérêts des paysans mais ces derniers doivent désormais déclarer leurs récoltes en plus d'être soumis au rationnement, à la taxation et aux réquisitions. De longues années de privation s'ensuivent.

En juillet 1944, le Gouvernement Provisoire de la République Française installé à Alger remet en vigueur la loi de 1884 autorisant les syndicats agricoles. Quelques mois plus tard, en décembre, d'anciens dirigeants et militants de la défunte Union Beaujolaise décident de créer l'Union Viticole du Beaujolais (U.V.B.) avec Pierre Décolle comme premier président du bureau provisoire.

Pierre Décolle naît le 8 décembre 1892 à Belleville-sur-Saône. Son père, François, natif de Chénas et instituteur, lui transmet certainement la vocation de l'enseignement puisque le jeune Pierre Décolle devient également instituteur. Couvert de médailles durant le premier conflit mondial, Pierre Décolle est fait Chevalier de la Légion d'Honneur le 6 février 1919. Le 30 décembre 1931, il devient Officier de Légion d'Honneur.

Le syndicalisme rhodanien et beaujolais se relève donc rapidement des temps complexes de la Corporation Paysanne en fondant une organisation professionnelle spécialement pour les viticulteurs du Beaujolais. La fondation provisoire de l'U.V.B. prend un acte formel le 12 février 1945, sous la présidence du même Pierre Décolle. Sous sa présidence, de nombreuses innovations font entrer la viticulture beaujolaise dans une nouvelle ère de modernité : développement du marketing publicitaire, autrefois appelé « propagande », tentative de la culture mécanique, réforme des mesures fiscales mais surtout liberté de vente des A.O.C. Devenu maire de Saint-Etienne-la-Varenne en 1947 et jusqu'à sa mort en 1957, Pierre Décolle est fait Commandeur de la Légion d'Honneur en 1953 à titre militaire alors qu'il devient également président de l'amicale des Beaujolais-Villages. L'organisation professionnelle des viticulteurs du Beaujolais était lancée sur de bons rails.

1 Ibid.

La cave coopérative viticole de Chiroubles.

La cave coopérative viticole de Chiroubles.

Le monde syndical, les collaborations entre viticulteurs et leurs réalisations

Le développement du syndicalisme en Beaujolais a ouvert la porte à la collaboration entre les agriculteurs et principalement entre les viticulteurs. Afin de devenir plus forts et de moderniser, les viticulteurs comprennent qu'il est nécessaire de se regrouper, d'une manière ou d'une autre. Dès 1925, on peut noter une réunion des viticulteurs de l'appellation Moulin-à-Vent qui forme un syndicat de défense de leur appellation viticole s'appelant « Union des Viticulteurs du Cru Moulin-à-Vent ». Dans les années 1930, une première génération de caves coopératives viticoles naît : Fleurie en 1927, Quincié-en-Beaujolais en 1928-1929, Chiroubles, Saint-Jean-d'Ardières et Liergues en 1929, Gleizé en 1931-1932 et Chénas en 1934. Ces coopératives deviennent un instrument privilégié de modernisation et d'émancipation de la viticulture beaujolaise dans la mesure où elles offrent une plus grande visibilité aux viticulteurs pour la vente de leurs vins mais aussi parce qu'elles offrent de nombreux avantages : possibilité d'utiliser du matériel moderne et mécanisé, baisse du coût de certains achats ou bien encore le stockage des vins.

Dans les années 1950, la viticulture beaujolaise se modernise à l'image des autres vignobles français. Les rendements et la qualité des vins sont en constante augmentations. Ces améliorations demeurent en partie le résultat du travail des syndicats viticoles. Cependant, en certains endroits, l'effort de modernisation doit être poursuivi. On voit dès lors apparaître une seconde génération de caves coopératives viticoles : Létra et Saint-Bel en 1956, Saint-Etienne-des-Ouillères, Saint-Vérand et Bully en 1957, Le Perréon en 1958 et Theizé en 1958-1959.

Le temps des reconstructions d'après-guerre est également un temps d'émancipation et de rénovation de la viticulture beaujolaise. Les syndicats agricoles et les regroupements paysans cherchent eux aussi à profiter du formidable élan en train de naître. Le 13 novembre 1951, une simple note de l'administration fiscale des contributions directes autorise le déblocage anticipé d'un mois des vins d'A.O.C. (Appellation d'Origine Contrôlée). Le monde viticole beaujolais et les organisations professionnelles profitent de l'occasion pour développer ce qui deviendra bientôt le fleuron de l'économie viticole beaujolaise. Le Beaujolais Nouveau, que l'on dénomme encore « Primeur », venait de naître.

Dans les années 1960, la viticulture beaujolaise et ses organisations professionnelles et syndicales se développent. Pour témoigner de ce climat de prospérité et de l'envie des viticulteurs de poursuivre l'unification de leurs forces, une troisième vague de créations de caves coopératives viticoles s'opère : Juliénas en 1960, Le Bois-d'Oing et Saint-Laurent-d'Oingt en 1961, complétées plus tard par Lachassagne en 1973 et Saint-Julien en 1988. Malgré l'apparente bonne santé des organisations professionnelles et syndicales beaujolaises, quelques grains de sables viennent petit à petit enrayer la machine.

La viticulture et le monde du négoce

Dans les années 1950-1960, le vignoble français est en profonde mutation. Le renouvellement est total et, avec les augmentations progressives des rendements et des qualités des vins, les surfaces sont considérablement réduites. De 1 400 000 hectares de vignes en 1950, le vignoble français passe à 1 200 000 hectares en 1970. Les problématiques ont changé. Il ne s'agit plus de produire beaucoup pour vendre plus, il s'agit de produire mieux et à bas coûts pour amortir de nouvelles charges.

En 1882, fut fondée à Belleville-sur-Saône la Chambre syndicale du commerce en gros des arrondissements de Villefranche-sur-Saône et de Mâcon à l'initiative de M. Berthelier et de Joseph Paquier-Desvignes. Cette organisation nouvelle, créée en pleine crise phylloxérique, témoigne de l'importance de recourir à des organisations pour la commercialisation des vins du Beaujolais. Les viticulteurs de la fin du XIXème siècle sont soumis à des contraintes extérieures complexes pour vendre leurs vins. Ces hommes et ces femmes, qui depuis des siècles, cultivent la vigne pour leur consommation personnelle voient soudainement leur destin changer par la possibilité de vendre en quantité leurs productions viticoles. Ils ont alors un besoin essentiel du monde du négoce, même si les rapports sont ambivalents et souvent à leur désavantage.

Quelques années plus tard, cette organisation devient le Syndicat du négoce beaujolais. Puis, dans les années 1920, une première séparation s'effectue entre le monde du négoce, les propriétaires et les exploitants viticoles. Les négociants, commissionnaires en vins et autres marchands en gros qui ont été également pendant longtemps propriétaires viticoles, commencent à se détourner des activités de production. L'association entre les trois branches ne demeure plus aussi évidente et le monde du négoce commence à évoluer quelque peu en vase clos. Après la seconde guerre mondiale, la rupture est encore plus nette lorsque le négoce commence à prendre une ampleur nouvelle. Jouissant d'une position de force, le négoce se recentre sur sa fonction première, vendre du vin, dictant parfois ses propres lois, oubliant épisodiquement les réalités du monde viticole.

Le 26 septembre 1959, l'Union Interprofessionnelle des Vins du Beaujolais (U.I.V.B.) est créée pour tenter de mettre fin à ces oppositions. Le monde du négoce et la viticulture s'associent au sein de cette organisation avec un objectif commun : la mise en valeur des vins du Beaujolais. Les services administratifs et techniques s'installent dans l'ancienne entreprise Vermorel à Villefranche-sur-Saône, rachetée en 1961 pour l'occasion. Rassemblant aujourd'hui une quinzaine d'organisations professionnelles du monde viti-vinicole beaujolais, l'U.I.V.B. Se trouve au 210 boulevard Victor Vermorel de la cité caladoise. Son objectif demeure toujours la coopération entre tous les acteurs du monde viticole, ainsi que la promotion de la région. Si elle demeure encore l'organisation professionnelle principale, l'U.I.V.B. connaît quelques points de discorde avec une certaine partie des viticulteurs du Beaujolais qui commencent parfois à s'en détacher progressivement. Ces derniers sentent de temps en temps que leurs intérêts ne sont pas défendus au mieux et, ils préfèrent alors se recentrer sur des organisations de coopération professionnelle plus petites.

Pour mettre en exergue la volonté des viticulteurs de se détacher progressivement du monde du négoce, il faut se souvenir que, durant les années 1950-1960, sont créés des associations communales de producteurs limitées au stockage et à la vente de bouteilles. Ces associations ouvrent des caveaux de dégustation et de vente où le producteur reste en prise directe avec le consommateur. Ainsi, en 1950 à Vaux-en-Beaujolais, la cave de Clochemerle naît de la volonté des viticulteurs locaux d'offrir leur large gamme de produits au plus grand nombre. Trois ans plus tard, les vignerons du cru Morgon inaugurent le premier caveau de dégustation de la région des crus du Beaujolais. Bientôt imité dans l'ensemble des villages des crus du Beaujolais, l'appellation Beaujolais-Villages crée à Beaujeu son propre caveau en 1956. A Régnié en 1967, des vignerons obtiennent du curé la cession de son presbytère pour y creuser eux-mêmes un caveau de dégustation de leur appellation, devenue en 1988 le cru Régnié.

Le pressoir ancien installé dans le caveau du cru Morgon à Villié-Morgon.

Le pressoir ancien installé dans le caveau du cru Morgon à Villié-Morgon.

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